Contexte
Le projet a été lancé dans un contexte où EDM (Electricité de Mayotte) disposait déjà d’une base de données cartographique décrivant de manière détaillée son réseau électrique, et souhaitait se doter en complément d’un nouveau logiciel de modélisation permettant de réaliser des études électrotechniques : PowerFactory. Dans ce cadre, les deux logiciels — le système d’information géographique existant et le futur outil d’ingénierie électrique — allaient chacun contenir une description du réseau, ces deux descriptions étant en grande partie redondantes puisqu’elles décrivent le même réseau physique.
Problématique
Cette situation soulève plusieurs problèmes pratiques et méthodologiques. Tout d’abord, il n’est pas souhaitable de saisir deux fois les mêmes informations — une première fois dans le système d’information géographique (SIG) et une seconde fois dans le logiciel de modélisation électrique — car cette double saisie engendre un surcroît de travail, des pertes de temps, et augmente le risque d’introduire par erreur des incohérences entre les deux représentations du réseau. À défaut de disposer d’un unique modèle capturant simultanément l’information électrique et l’information géographique, la meilleure solution est donc de permettre une saisie unique de la description du réseau, et de mettre en place une passerelle capable de générer automatiquement les deux modèles redondants en assurant leur cohérence.
Idéalement, cette saisie unique devrait se faire à partir du modèle électrique, qui est plus riche en informations que le modèle cartographique : il contient notamment la connectivité du réseau de façon explicite, alors que celle-ci n’est souvent qu’implicite dans les données géographiques. Dès lors, l’export du modèle électrique vers le modèle cartographique est relativement simple, tandis que l’export inverse impose d’inférer certaines relations topologiques, ce qui peut s’avérer complexe et source d’erreurs.


Cependant, d’autres considérations conduisent souvent les gestionnaires de réseau à privilégier l’export dans l’autre sens, c’est-à-dire depuis le modèle géographique vers le modèle électrique. En effet, les logiciels de cartographie offrent généralement des fonctionnalités plus avancées pour la saisie et la manipulation des données géographiques, que les équipes de cartographes maîtrisent bien. Cela rend la saisie plus rapide et plus fiable dans un SIG que dans un logiciel de modélisation électrique, qui n’est pas conçu pour cet usage. Par ailleurs, à l’instant initial du projet, il est de toute façon nécessaire d’importer les données existantes depuis la base cartographique historique vers le nouveau logiciel d’ingénierie électrique, ce qui impose une première synchronisation dans ce sens.

Réalisations
Roseau Technologies a réalisé pour EDM la migration des données cartographiques existantes vers un modèle électrique compatible avec PowerFactory. Cette opération a été conduite par les ingénieurs de Roseau Technologies à l’aide du logiciel Roseau ETL, spécialement conçu pour ce type de traitement de données. Au cours de ce processus, de nombreuses anomalies ont pu être détectées et corrigées, parmi lesquelles : l’identification de données manquantes, telles que des lignes non représentées ou des fragments de réseau isolés, ainsi que des attributs techniques absents, notamment les matériaux et les sections de conducteurs ; la résolution de conflits entre les étiquettes ou l’absence d’étiquetage cohérent sur des objets censés appartenir à un même départ ; la suppression de données dupliquées ou superposées dans le référentiel cartographique ; la correction d’erreurs d’étiquetage sur les postes HTA/BT, ou l’ajout d’étiquettes manquantes ; ou encore, la détection de postes HTA/BT isolés du réseau principal.
Impact
Le travail a permis de générer un modèle électrique complet et exploitable, directement utilisable pour la réalisation d’études telles que les raccordements ou le schéma directeur. Au-delà de cet objectif principal, la modélisation électrique a également eu pour effet bénéfique de fiabiliser les données cartographiques : la constitution d’un modèle électrique cohérent impose en effet une consolidation rigoureuse des données, permettant de détecter et de corriger les lacunes ou incohérences présentes dans la base initiale. Ces corrections ont ensuite été répercutées dans la base cartographique d’EDM, contribuant ainsi à l’amélioration globale de la qualité des données, bien que cet enrichissement ne fût pas l’objectif premier du projet.